1. Un planning minuté pour se consacrer 1. Un planning minuté pour se consacrer à ses enfants

Lors de l'assemblée générale de l'inter-Afocg (1) dans la Mayenne, Samuel Etievant exposait, le 24 octobre dernier, l'organisation qu'il a mise en place sur son exploitation. Mais pourquoi gagner des heures et même des minutes si précieuses à ses yeux ? « Pour mes quatre enfants. C'est aujourd'hui qu'ils ont besoin de moi, pas dans dix ans. Après je travaillerai davantage. Ou pas », expliquait-il.

Samuel s'est installé en 2000 en Gaec avec son père et son oncle à Mesnay, dans le Jura. Treize ans plus tard, il choisit de rester seul lorsqu'ils partent à la retraite. Il cède alors ses arpents de vigne à son cousin et se concentre sur ses 30 vaches montbéliardes (180 000 litres de lait à comté). Ses 65 hectares de terre sont dispersés en 45 îlots distants de 100 mètres à 5 kilomètres. En même temps, il suit un stage sur l'organisation du travail auprès de l'Afocg du Jura. « J'ai commencé à noter toutes mes heures de travail sur tableau Excel. J'ai gardé cette habitude, qui me prend à peine 2 minutes par jour. Cela me force à rester vigilant. »

UN ŒIL SUR LA PENDULE

Première conséquence de cette formation : il décide de faire épandre son purin par un entrepreneur et gagne deux jours de travail sur l'année. Le tout « à moindre coût. J'ai aussi revu mon chantier de clôture, qui me prend maintenant 32 heures au lieu de 40 heures par an. Je suis bien organisé sur le plan du travail. L'astreinte de la traite et de la nourriture des veaux me prend la moitié de mon temps. J'économise aussi sur mes déplacements dans l'étable. En bref, je me dégage du temps libre, comme le faisaient mes parents. »

Samuel poursuit : « L'an passé, j'ai constaté que j'étais de moins en moins présent auprès de mes enfants. Alors j'ai réorganisé mon travail, mes responsabilités professionnelles et mes autres activités associatives. Président de l'Afocg du Jura, je délègue le plus possible. Côté associations, j'ai mis entre parenthèse la plupart de mes engagements, excepté mon groupe de musique. Je veux être présent à la maison chaque mercredi et un vendredi par mois. » Sans compter les 20 minutes de goûter au retour de l'école, entre 17 h 25 et 17 h 45, juste avant la traite. « J'ai toujours un oeil sur la pendule. Sinon on oublie l'heure et cela dérape vite », explique-t-il.

Samuel partage avec sa femme, qui travaille en dehors de l'exploitation, les déplacements des enfants, qui se succèdent le mercredi entre handball, musique, danse et catéchisme. « J'organise mes gros chantiers les lundis, mardis et jeudis. Parfois je travaille 10 à 12 heures. Mais quand il gèle, c'est plutôt 4 heures. Nous prenons des vacances tous les ans. Avec l'appui des anciens, qui m'ont fait comprendre qu'ils étaient encore vaillants. Et du service de remplacement. »

(1) Afocg : Association de formation collective à la gestion.

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